Deauville et ses marais
Vous pouvez également m’envoyer un message avec le formulaire ci-dessous, en indiquant dans votre mail la période de location qui vous interesse. Deauville et ses marais ont peu laissé de traces dans l’histoire avant la création de la station balnéaire.
Le village est construit sur la hauteur du Mont Canisy, prébende de l’évêché de Lisieux durant l’Ancien Régime[5]. L’activité était agricole, faite d’élevage et de culture, notamment de sainfoin[6].
Sur les hauteurs, un peu à l’écart du village, juste à la limite actuelle entre Deauville et Saint-Arnoult sur les terrains de l’actuel New Golf, était visible il y a encore peu, les ruines du château de Lassay, décrit par l’antiquaire Arcisse de Caumont qui affirme qu’il était encore pratiquement intact en 1830. Ce château a été construit en 1676 par Armand Léon de Madaillan, comte de Lesparre, né au château de Lassay dans la Mayenne. Pétri d’orgueil, le marquis de Lassay, courtisan fortuné à la cour de Louis XIV, se disait propriétaire du plus superbe des châteaux normands. Courtisant la duchesse de Montpensier, comtesse d’Auge, propriétaire à Honfleur, il l’invite au début de 1676 à sa demeure de Deauville. La Grande Mademoiselle accepte d’y venir passer le mois de juillet au grand dam de Lassay car celui-ci ne possédait qu’un simple manoir. De retour sur ses terres, il dépense une grande partie de sa fortune pour construire une demeure de rêve qui ne verra jamais la venue de la duchesse de Montpensier. Louis XIV fait des paroisses de Bénerville, Tourgéville, Saint-Arnoult et Deauville un fief sous le nom de Montcanisy. C’est le fils du comte de Lassay qui fait construire à Paris l’hôtel de Lassay, aujourd’hui résidence du président de l’Assemblée nationale. Le domaine de Montcanisy devient par héritage de la petite fille du comte de Lassay, la propriété du duc de Brancas-Lauraguais. Il y donne de somptueuse fêtes en faveur de Madame du Barry, favorite de Louis XV, mais aussi plus tard pour Sophie Arnould (1744-1802), cantatrice à l’opéra de Paris et maîtresse de Lauraguais. Le château de Lassay est vendu pour la somme de 85 000 francs en 1824 à un parisien du nom d’Auger qui laissa le château se dégrader[7].
Lors de la division administrative du territoire français, la commune est intégrée à l’arrondissement de Pont-l’Évêque en 1801, puis à celui de Lisieux lors de la suppression du premier en 1926, ainsi que successivement aux cantons de Touques en 1793, de Pont-l’Évêque en 1801, et de Trouville-sur-Mer depuis 1872[8].
C’est la vogue des bains de mer qui, ayant fait le succès de Trouville-sur-Mer, va déborder sur l’autre rive de la Touques et créer une nouvelle « colonie » de baigneurs. Et pourtant, en 1870, les Guides Joanne, la référence pour les voyageurs du XIXe siècle, écrivent : « Quoiqu’elle paraisse être simplement le prolongement de celle de Trouville, la plage de Deauville est, en réalité moins commode. »[9].